Exposition
jeudi 11 Sep 2025 AU samedi 22 Nov 2025
Robin Bodéüs
{{'RETOUR' | translate}}
-
En résidence au Centre culturel, cet artiste liégeois, aux créations protéiformes, développe un discours écologique et se positionne en défenseur de la nature. Ses réalisations prennent, le plus souvent, place dans l’espace public où elles dialoguent avec les lieux, les places, les parcs, les gens. Car, oui, l’art public va à la rencontre de tous, il ne faut pas pousser une porte pour le voir : il surgit dans notre quotidien. Cette exposition propose de mettre en lumière les travail récent de Robin Bodéüs. Bienvenue à toutes et à tous au vernissage le jeudi 11 septembre à 18h.
-
« Robin Bodéüs, né à Liège en 1990, est un artiste liégeois diplômé d’un Master en arts plastiques, visuels et de l’espace à l’Académie des Beaux-Arts de Liège. Par la découverte d’environnement et de leur atmosphère, Robin s’immerge dans l’ambiance de chaque lieu pour y transférer l’essence au travers de ses peintures. (…) Son travail reflète aussi l’expression de ses interrogations et de ses constats sur le lien des hommes et de la nature. Représentations d’animaux, parfois de personnages humains ou encore la figure phagocytaire (1) telle quelle, mouvante et assombrissant l’atmosphère de la scène. Allégorie du vivant, mais aussi de l’Homme, celui qui affecte, qui s’étend, qui prend à son milieu naturel. Cependant, l’observateur peut y voir ce qu’il souhaite, il n’y a pas de direction établie dans ce que narre notre imagination » (Source : www.robinbodeus.be).
A Hannut, Robin a réalisé une grande fresque de 180 m2. Ce projet initié par le Centre culturel et soutenu par la ville constitue la première étape d’un parcours d’art public. Il a rencontré un grand engouement auprès des habitants qui étaient heureux de voir leur ville s’embellir et devenir vecteur de culture. Robin précise qu’il aime réaliser des projets en extérieur parce qu’il y a un contact direct avec le public, c’est aussi sortir du cadre de la toile et se confronter à un grand format. Durant la création, réalisée à main levée sans l’aide d’un projecteur, qui a duré un mois et demi, les passants venaient à sa rencontre pour s’exprimer spontanément sur ce qu’ils voyaient ou ressentaient. La peinture propose un portrait de la ville d’Hannut qu’elle représente plus précisément sous la forme d’une allégorie (2) : le combat entre le béton et la nature. Un géant végétal, gardien de la nature, est assis, adossé à la nature, il semble pensif, le regard perdu au loin, vers la grisaille, contemplant l’avancée de l’urbanisation et le recul de la nature. Sa jambe est grise, elle aussi, comme cimentée, colonisée. De nombreux éléments, clochers, maisons viennent s’imbriquer le long de son corps, parsemés aussi de champignons et de nichoirs. Est-ce une symbiose (l’association étroite de deux ou plusieurs organismes différents, mutuellement bénéfique, voire indispensable à leur survie) ou un parasitisme (une interaction biologique qui s’installe entre deux ou plusieurs organismes vivants, mais ici, l’un des partenaires vit totalement aux dépens de l’autre) ? La question reste en suspens, chacun se fera son opinion. C’est le propre de l’art contemporain, questionner notre société, notre époque et laisser le spectateur libre de son interprétation.
Pour Robin, le déclic de l’art public ou « l’art sauvage » comme il l’appelle, s’est réalisé pendant la période de confinement, où il était difficile de montrer ses créations. L’idée de réaliser des installations artistiques s’est précisée. L’envie était aussi de communiquer ses questionnements sur l’utilisation des ressources de notre planète par tout un chacun. Parfois directement en relation avec le lieu. Comme ce panneau (où une plaque stop se « mélange » à un arbre) qui est installé à Moxhe, sur un site où l’on vient de raser et débroussailler gratuitement et à outrance. Il utilise aussi des poteaux de signalisation, devenus obsolètes, toujours fichés dans le sol avec du béton pour poser ses réalisations qui s’intègrent de manière éphémère dans notre paysage.
Il aborde aussi le dessin et plus particulièrement la technique du fusain qu’il affectionne pour la finesse de ses rendus, où il peut rendre compte avec sensibilité de la rencontre de l’ombre et la lumière. Une tentacule noire est régulièrement présente dans son travail. Il la perçoit comme une représentation de l’influence humaine sur la planète. Née d’une série de réactions en chaine, cet agent pathogène créé par l’humain s’initie dans notre écosystème et le phagocyte sporadiquement, lentement et sûrement. Une nouvelle fois, à travers cette dystopie (3), l’artiste nous met en garde et questionne nos comportements, notre responsabilité de citoyen face à la planète.
Robin est aussi animateur au Centre culturel de Hannut, il y développe le programme des expositions, notamment dans une ancienne piscine où il propose de grandes installations.
Plus d’infos :
www.robinbodeus.be, www.instagram.com/robinbodeus/, www.centreculturelhannut.be
L’exposition se déroule du 11 septembre au 22 novembre, est accessible sur rendez-vous et pendant les activités du Centre culturel.
(1) En biologie, une cellule phagocytaire possède le pouvoir d’absorber et souvent aussi de digérer des particules étrangères, inorganiques ou organiques
(2) Le terme allégorie vient du mot grec allêgorein, qui signifie « parler par figures ». Ainsi, une allégorie consiste à représenter une notion abstraite au moyen d’éléments réels, concrets. Voici des exemples d’allégories bien connues : la colombe et le rameau représentent la paix. Les Chênéens et Chênéennes connaissent sans doute celles de la salle des mariages de l’ancien hôtel de ville. Peintes par Fernand Steven, elles représentent d’un côté le confluent de l’Ourthe et la Vesdre et de l’autre côté les 3 âges de la vie.
(3) Une dystopie (le contraire de l’utopie) est un récit de fiction décrivant une société imaginaire, organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur.
En pratique
-
1-3 rue de l'Eglise, 4032 Chênée
Accès gratuit
-
Organisation Centre Culturel de Chénée